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L'aventure Massaï
Depuis longtemps, l'envie de faire "du grand" poussait au portillon, le temps était venu...
Les encouragements frileux devant cette folie sont très vite arrivés: "ça va casser, c'est trop grand,ta terre ce n'est pas fait
pour ça, ce sera trop fragile, tu ne pourras jamais le cuire,!!..."
Donc, comme tout le monde me disait que c'était impossible, il a fallu que je le fasse !
Le massaï s'est imposé tout seul en cours de route. Grand, beau, rieur,enfantin, gardien des troupeaux et de la brousse,
à l'écoute du bruit des animaux, du soleil qui se lève et se couche sur l'immensité.Simple, en harmonie avec de son milieu,
il n'y prélève que le nécessaire.
Mais le touriste civilisé, charitable devant le vide essentiel de ce primitif l'inonde d'un superfu qu'il lui pense nécessaire, chips,
soda et gadgets inutiles. De ce peuple fier, de cette culture dont nous devrions nous inspirer, ne restera bientôt qu'une culture
de pacotille, de folklore pour touriste en mal d'exotisme au milieu d'enfants massaï en demande d'une pièce pour pouvoir consommer...
Durant plus de 2 mois, mon massaï et moi avons eu de nombreux rendez-vous, je le voulais paisible et souriant mais aussi
les yeux voilés par cette nostalgie. Un jour, j'ai enfin croisé ce regard, il est né ce jour là. Longue pause, récupération.
Comment j'allais le cuire ? Tous m'ont affirmé : « Coupés en morceaux, c'est la seule solution » Non, ce n'étais pas possible.
Alors, comme chaque fois que j'en ai besoin, je suis passée en phase intensive « recherche et expérimentation », livres,
revues, techniciens du feu, plans multiples ( flamme directe? inversée? four en brique? en fibre? au bois? au gaz?)...
c'est forcément possible.
Et là, j'ai rencontré Raymond, infatigable chercheur-expérimentateur-kamikaze du feu, passionné, passionnant et généreux.
Discussion autour de mes plans multiples, partage de son savoir, découverte des tendres gris-bleu de la peau du raku. Tentation...
Et l'idée un peu folle d'un raku de 2 mètre, en mono cuisson, dans de mon premier four artisanal.
Tout le monde m'a douché: « impossible il sera en miettes » et Raymond m'a dit tranquille « vas-y »
Alors j'y suis allée, confiante, sans peur, il ne pouvait rien lui arriver.
Je remercie encore ceux qui un temps ont formé avec moi une communauté du feu : Francis mon compagnon, Fred mon voisin
(tous deux novices) et Christian ami sculpteur pour le partage de cette aventure "torride"
Mon massaï a subit l'épreuve du feu sans une égratignure, ils l'ont remis debout et avec émotion, je l'ai reconnu.
Et puis comme le dit jean-louis Aubert : « voilà c'est fini... »